Du 16 novembre 2013 au 11 janvier 2014


Depuis 2002, Delphine Balley poursuit cette série consacrée à sa propre famille. Derrière la banalité du titre et de ce qu’il évoque, se construit un univers où le cliché (le mariage, l’anniversaire, le repas…) ne peut lutter contre la fantasmagorie qui émane des photographies de l’artiste. Exposer l’album de famille, c’est le faire sortir de sa sphère privée. Les personnes photographiées sont réellement des membres de la famille de Delphine. Quel peut donc être l’intérêt de découvrir ses parents ou ses cousins ? Par la mise en scène, Delphine Balley transfigure ses proches en personnages. Ils sont les acteurs d’une véritable histoire de famille, la leur mais qui leur échappe par exagérations, enjolivements ou autres déformations. Ainsi, il est avéré qu’une tante, suite à une chute de cheval, dût se faire implanter une fausse paupière en or. Dans la photographie, elle devient personnage fantastique par le demi-masque doré qu’elle porte, accentuant et magnifiant son infirmité. Chaque image de Delphine Balley a ce potentiel d’étrangeté qui crée un trouble, donc un début d’histoire. L’ensemble des photographies est un développement visuel et narratif d’une histoire dont le point de départ est fictionnel : 2002, Saint-Laurent-en-Royans, Delphine Balley meurt de mort violente. « Comme un fait divers, cet assassinat a un effet cathartique sur l’ensemble de la famille, plongée de façon foudroyante dans un deuil difficile à admettre… La traque du meurtrier est lancée… et les dysfonctionnements familiaux s’accumulent. » L’Album de famille est donc une confusion entre fiction et réalité dont le trouble est accentué par l’exposition, en plus des photographies de quelques-uns des objets inventés par Delphine Balley pour distordre les petites histoires de famille, les rendre légendaires. (…)
Extrait du texte de Pascal Thevenet

Le projet de l’Album de famille trouve sa forme en 3 parties, la première « l’Album de famille », constituée d’une série d’images présentant les différents protagonistes de la famille Balley, la deuxième partie « Le pays d’en bas », réunit aussi des images, des natures mortes, qui pourraient être ceux des habitants du village, et enfin la troisième partie « Le pays d’en haut », prend forme sous un film de 16 mn, où sont présenté de nouveaux personnages. Ce film clôture ce projet de « l’Album de famille »

© Delphine Balley

Le site de l’artiste : Delphine Balley